Outre le soutien que chacun·e d’entre nous peut apporter, à titre individuel ou en participant à des associations d’accueil des étrangers (comme la Cimade ou le CAPDL), la question s’est posée, pour notre groupe local, de la nature du soutien politique à apporter à l’Ukraine. Nous voulons ici simplement faire retour sur les difficultés rencontrées à ce sujet.
Après que Poutine a lancé ses troupes en Ukraine, le Mouvement de la Paix a appelé à un rassemblement pour le samedi suivant, place Aristide Briand à Lorient.
Nous avons décidé de ne pas nous y associer car le texte d’appel portait une revendication de «négociations entre tous les pays Européens sur les conditions de la paix» et incluait dans ces conditions «le retrait de la France de l’OTAN et à terme la dissolution de l’OTAN». Pour nous, un tel positionnement, dans le contexte d’invasion russe de l’Ukraine, revenait à justifier l’action de Poutine.
Le pôle écologiste (EELV, Génération Écologie et Génération.S) a donc décidé d’appeler à un rassemblement le jeudi précédent. Ce premier rassemblement de soutien à l’Ukraine, qui a permis une première expression d’ukrainiens vivant en Pays de Lorient, s’est bien passé.
La semaine suivante le Mouvement de la Paix a organisé une réunion préparatoire à une nouvelle initiative. Invités, nous y avons participé. Lors de cette rencontre, nous avons demandé que les organisations présentes se constituent en « Collectif Solidarité Ukraine », mais cela a été refusé au motif qu’un « collectif » ça ne voulait rien dire. Le Mouvement de la Paix a ainsi établi une sorte de leadership (animation de la réunion, secrétariat, prise de contact presse …). Lors de cette réunion puis des suivantes, nous avons essayé de diverses manières, parfois avec un peu de succès, de faire valoir notre point de vue dans les textes d’appel ou de déclaration commune lors des marches organisées. Mais, malgré notre insistance à plusieurs reprises, nous n’avons jamais obtenu qu’on en vienne enfin à parler de soutien à la résistance du peuple ukrainien, ce qui nous paraissait pourtant une évidence.
Fin mars, pour affirmer la nécessité de mesures fortes de soutien à l’Ukraine, nous (pôle écologiste) avons mené à bien une action à la station Total de Keroman pour dénoncer la poursuite des activités de Total en Russie et pour porter la demande d’un boycott du pétrole et du gaz russes (voir cet article).
Une nouvelle réunion a été organisée par le Mouvement de la Paix le mercredi 20 avril au cours de laquelle il a proposé de cosigner un appel à intégrer une manifestation syndicale le 1er mai à Hennebont. Cet appel, loin d’évoquer un soutien à la résistance ukrainienne, comporte encore uniquement des formules « pour la paix » qui, en l’absence de dénonciation claire de l’agresseur, peut laisser entendre qu’on renvoie dos à dos les belligérants à leur co-responsabilité.
Aussi avons-nous décidé, le 22 avril, de ne plus participer à ce collectif qui refuse d’en être un et qui a un positionnement décidément trop éloigné de ce que nous estimons devoir être un vrai soutien à l’Ukraine.
EELV et Génération.S Pays de Lorient